banner
 
____________________________________________________________________________________
Club n°66136 - Fondé le 30 juin 2004 - Charte le 19 novembre 2004
Zone 22 - Région 26 - District 9220
8, rue de la République, 97438 Sainte Marie
e-mail: contact@rotary-sainte-marie.org
_____________________________________________________________________________________
Pensée du mois
« Il n'est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage ». Périclès
 
De famille aristocratique, Périclès fréquente l’élite intellectuelle. Il est d’abord chorège en 472 pour ‘Les Perses’ d'Eschyle. Sa volonté de limiter les droits de l’aréopage l’amène à ostraciser Cimon en 463. Élu à partir de 443, il sera réélu pendant quinze années de suite comme stratège. Sa popularité résulte d’une loi, en 450, limitant le droit de citoyenneté aux individus dont les deux parents ont la nationalité grecque. Il instaure également une indemnité journalière pour les membres des tribunaux populaires. Sa conception de la démocratie est fondée sur l'égalité, la liberté et la participation du peuple au pouvoir.
Ses idées rejoignent les théories de Protagoras sur l’exercice de la justice, attribuée en fonction du mérite dû à l’éducation. Son ambition impérialiste le conduit à réunir les cités grecques pour la reconstruction des temples détruits par les Perses et à la création de terres civiques, assignées par tirage au sort. Il parvient à conquérir Thourioi en Italie et l’île de Samos. La résistance de Sparte met en échec sa tentative d’unification du pouvoir athénien. Son ennemi, Thucydide, l’accuse d’avoir détourné les fonds de la ligue de Délos pour construire des édifices, dont le Parthénon. Ostracisé, il meurt de la peste. Réputé pour ses dons d’orateur et sa conscience éthique, Périclès représente une avancée sociale importante dans le système athénien.

_____________________________________________________________________________________

1. Les grands moments de la vie de notre club

Formation en trois volets sur la gestion des conflits

Gilbert La Porte
Notre ami Gilbert, ancien directeur de Arvise - Anact Réunion, nous a présenté, à nous qui sommes des professionnels, les clefs pour résoudre les conflits. L’identification du conflit, la gestion du conflit, la résolution du conflit sont les trois étapes pour « déminer » toute situation conflictuelle. La méthode est applicable aussi bien dans le cadre professionnel qu’associatif que familial. Le conseil majeur à retenir est que l’écoute est primordiale. Puis vient le dialogue. En tant que Rotariens, notre objectif est la recherche de la Paix. Nous devons en toute circonstance rechercher la Paix et tout faire pour éviter le conflit.
 
Télécharger les présentations :

Présentation du Programme Polio Plus

Notre ami Émile qui a été OD Polio Plus nous a présenté l’historique du programme Polio Plus, de manière chronologique, de sa création à nos jours.
Il nous a décrit les avancées, le combat permanent qu’il faut continuer de mener pour empêcher la maladie de revenir. Il faut persévérer pour remporter la victoire contre le virus de la poliomyélite sauvage.
Deux pays dans le monde sont encore touchés par cette terrible maladie : l’Afghanistan et le Pakistan.
Le Rotary a lancé le programme Polio Plus en 1985 et il est devenu membre fondateur de l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite en 1988. Grâce à des décennies d'engagement et de travail du Rotary et de nos partenaires, plus de 2,5 milliards d'enfants ont reçu le vaccin oral contre la polio.
 
L'éradication de la polio est l'un de nos plus anciens et importants efforts. Avec nos partenaires, nous avons vacciné plus de 2,5 milliards d'enfants contre la polio dans 122 pays. Nous avons réduit le nombre de cas de polio de 99,9 % dans le monde et nous n'allons pas relâcher nos efforts tant que nous n'en aurons pas fini pour de bon avec la polio.

___________________________________________

2. Les événements du mois

 

En finir avec la Polio au-delà de la Journée mondiale de lutte contre la polio

Le combat ne cessera que le jour de l'éradication totale de la maladie.
L’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) est un partenariat public et privé conduit par les gouvernements nationaux avec six partenaires : les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis d’Amérique, la Fondation Bill & Melinda Gates, Gavi, l’Alliance du Vaccin, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Rotary International et l’UNICEF.
La Stratégie 2022-2026 insiste sur la nécessité de relancer de toute urgence les efforts d’éradication et propose un ensemble complet d’actions qui permettront à l’IMEP de débarrasser le monde de la poliomyélite.
« Pour éliminer complètement la polio, il faut que chaque enfant dans chaque famille soit vacciné. Mais des milliers d’enfants sont encore privés de vaccin. Aujourd’hui, des défis persistants en font la phase finale d’éradication, la plus difficile à franchir car au-delà de la situation causée par l'interruption des campagnes de vaccination en raison de la pandémie de la COVID-19 ou des situations politiques compliquées, il reste indéniable, que des engagements financiers et politiques audacieux de la part des gouvernements et des bailleurs de fonds institutionnels sont plus que nécessaires pour terminer le travail.
L’engagement financier du Rotary, qui a débuté il y a plus de trois décennies, nous a prouvé que nous avions pris la bonne décision et il est essentiel que nous intensifiions et redoublons nos efforts avec des contributions plus importantes et c’est la meilleure façon que nous pouvons réellement changer des vies ». Dinesh Gajeelee - District Governor 2021-22 - Rotary International District 9220
« Cette année, nous souhaitons recueillir 50 millions de dollars pour PolioPlus, une somme qui sera doublée par la Fondation Bill & Melinda Gates, pour un total de 150 millions de dollars. Si chaque Rotary club verse ne serait-ce que 1 500 dollars, nous dépasserons cet objectif. »
« Nous réussirons si nous y mettons tout notre cœur et notre esprit. Mais n’oubliez pas que ce n'est pas l'argent qui compte, c'est ce qu’il permet d’accomplir » John F. Germ, Président du conseil d'administration de la Fondation Rotary 2021-22.
Une contribution en ligne est toujours possible en se rendant sur : https://my.rotary.org/fr/donate.
Notre ami Gilbert nous a confectionné un tutoriel pour permettre à chacun de nous de faire un don en ligne, de manière sécurisée.

Bilan de la distribution alimentaire par l'association Anak aux enfants d'Indonésie

Le Rotary Sainte-Marie Roland Garros Centenaire, sensibilisé sur la situation de crise sanitaire due au Covid en Indonésie, s’est mis en relation avec l’association ANAK Aide aux Enfants d’Indonésie pour apporter son soutien. Depuis le début de l'épidémie, la vulnérabilité des 171 familles des enfants accompagnés par l’association a été croissante. Anak a donc mis en place une aide alimentaire ponctuelle pour soutenir les familles et procédé à la distribution de masques fabriqués par des parents de filleuls, pour chacun des enfants et leurs familles. Le Rotary Sainte-Marie a mis à disposition de l’association Anak la somme de 2 100 euros pour une distribution alimentaire de première nécessité.
Cette aide d'urgence apportée à la population est destinée à lui permettre de survivre en satisfaisant ses besoins alimentaires en attendant la fin du confinement et la réouverture des frontières qui permettra au pays de retrouver son activité principale le Tourisme.
La distribution de l’aide alimentaire a pu être réalisée au mois d’octobre 2021. La distribution d’octobre a pu avoir lieu à la suite d'un assouplissement des contraintes de circulation liées au Covid à Bali. L’équipe d’ANAK a mis les bouchées doubles pour mettre le projet en œuvre le plus rapidement possible. La distribution s’est organisée en 3 jours (11- 12 et 13 octobre) pour apporter dans chacun des 7 villages (Amed, Tejakula, Panji Anom, Sawan, Galungan, Pakistan, Tegallagan), les dotations de 25kg de riz, 15 œufs et 1litre d'huile par famille.
C’est près de 5 tonnes de denrées que l’association a acheminées.
Les familles ont accueilli cette aide providentielle avec beaucoup de joie et de gratitude.
Pour rappel, les premiers contacts entre notre club et l’association Anak ont été établis le 12 juillet dernier, le 21 juillet il y a eu un envoi d’une proposition de partenariat entre notre club et Anak, le 13 aout la convention a été signée, le 16 septembre lors de notre réunion statutaire une visioconférence a été possible afin de pouvoir échanger et faire connaissance entre les membres de notre club sous la présidence de notre présidente Martine et l’équipe dirigeante de l’association Anak, basée à Lyon (France) et rappelons le, reconnue d’utilité publique depuis 18 ans.
Scanner le QR Code ci-dessous pour accéder au Showcase
_____________________________________________________________________________________

3. Le Manuel de Procédure, la référence juridique des clubs

La Fondation Rotary

Le mois de novembre est dédié à la Fondation. Voici ce que disent à son propos :
 
Le Président du R.I., Shekar Mehta :
« En tant que branche humanitaire du Rotary International, la Fondation est le moteur de nombreux projets déployés dans le monde par les Rotariens, transformant vos dons en actions qui changent des vies. C'est grâce à la Fondation que nous sommes sur le point d’éradiquer la polio et que nous pouvons montrer à un public plus large l’impact de nos actions sur la paix dans le monde et dans nos axes stratégiques ».
« J'aime comparer la Fondation Rotary au Taj Mahal, témoignage de l'amour d'un homme pour une femme. La Fondation est un témoignage dynamique de notre amour pour l'humanité. »
 
Le Président du Conseil d'Administration de la Fondation 2021-2022, John F. Germ :
« Son rôle est de soutenir dans notre volonté collective de changer le monde. Nous sauvons des mères et des enfants parce que notre compassion est appuyée par nos capacités à monter des actions. Nous installons l'eau potable et des sanitaires dans les communautés qui en ont besoin, parce que nos stratégies se fondent sur des évaluations de besoins. Nous soutenons des actions en faveur de la paix, de l'éducation et de la stabilité économique parmi les populations à risque, avec la capacité de gérer des projets d’envergure. »
 
Le Gouverneur du District 9220, Dinesh Gajeelee :
« La Fondation Rotary change des vies dans les collectivités à travers le monde. Ses actifs et programmes ont connu une croissance exponentielle, lui permettant d’étendre sa portée à la fois par des actions de grande envergure et aussi par des actions plus modestes, répondant dans la foulée, aux besoins urgents, grâce à la générosité croissante des Rotariens. Ces ressources permettent de financer des programmes d’alphabétisation à l’échelle d’un pays, à la formation de la prochaine génération d’artisans de la paix, ou encore l’éradication de la poliomyélite.
Ces exemples de programmes et actions ont été financées par des membres du Rotary tels que vous. Au travers de vos dons, la Fondation est en mesure de faire le bien dans le monde, et votre générosité transforme les vies de milliers de personnes. »
 
La Fondation Rotary reçoit régulièrement la note maximale, soit 4 étoiles, de Charity Navigator, un organisme indépendant américain d'évaluation des organisations caritatives, pour sa bonne gestion et surtout un cadre strict de bonne gouvernance, appelant toutes les parties concernées, Rotariens, clubs, districts..., à bien observer les règles.
_____________________________________________________________________________________

4. La Commission de l'océan Indien

Les actions qui seront mises en place par la France en 2021-2022 en lien avec les autres états de la zone

Année bleue de l'océan Indien

L'IRD (institut de recherche pour le développement - France) contribue à l'Année bleue

Des chercheurs de l'IRD, appartenant à quatre unités de recherches (ENTROPIE, ESPACE-DEV, MARBEC et PALOC), déploient un programme de recherche régional articulé autour de trois thèmes : l'aménagement des espaces côtiers et marins, la pêche et l'aquaculture durable et la restauration des récifs coralliens.
Le premier thème s’appuie sur des observatoires participatifs : littoral et mangrove aux Comores, au Kenya et au Mozambique ; petites pêches à Madagascar et atlas en ligne de l’environnement marin aux Seychelles.
Le second concerne la pêche et l’aquaculture durables : études de modélisation d'aire marine protégée et valeur nutritionnelle d’espèces aquacoles marines en Afrique du Sud. Aux Seychelles, l'étude portera sur le développement de l’aquaculture des algues et sur la viabilité économique de la pêche de grands poissons pélagique à la palangre.
 
Une approche innovante pour le développement de nurseries de corail aux Seychelles constitue le dernier thème du programme.
 
Le secteur privé est également associé au projet avec la création d’un groupe d’entreprises privées françaises et locales travaillant à des recommandations innovantes pour une économie bleue durable et inclusive.
 
Action parallèle à la journée de l’économie bleue
En parallèle de la journée de l'économie bleue dans l'océan Indien le 17 juillet 2021, l'IRD participe à l'Année bleue de l'océan Indien 2021-2022 et déploie, aux Comores, au Kenya, au Mozambique, à Madagascar et aux Seychelles, un programme de recherche en faveur d'une économie bleue responsable.
 
L'étude s'intéresse à l'aménagement des espaces côtiers et marins, à la pêche et l'aquaculture durable ainsi qu'à la restauration des récifs coralliens. Fin 2022, un ouvrage de restitution publié aux éditions de l'IRD proposera une stratégie régionale liée à économie bleue sur ces territoires.
L’Année bleue de l’océan Indien fait l’objet d’un financement FSPI (Fonds de solidarité pour les projets innovants, les sociétés civiles, la francophonie et le développement humain) du ministère des Affaires européennes et étrangères français
 
Il est mis en œuvre par les ambassades de France, en lien étroit avec leurs partenaires locaux et la COI. L'événement promeut ainsi une gestion durable et responsable des activités économiques côtières et océaniques ainsi que la conservation de la biodiversité et des espaces marins et littoraux, au travers d’actions menées tout au long de l’année, à Madagascar, aux Seychelles, à Maurice, aux Comores, au Kenya, au Mozambique, en Tanzanie, en Afrique du Sud et à La Réunion.
Quelques exemples de projets d’ONG locales soutenus par le projet :
  • Seychelles : réutilisation des engins de pêche à l’abandon et recyclage de plastiques domestiques
  • Comores : ramassage de déchets et nettoyage des plages
  • Madagascar : formation en gestion d’entreprise pour les jeunes pêcheurs
  • Mozambique : observatoire participatif de l’environnement
  • Tanzanie : formation des professeurs à la protection de la biodiversité
_____________________________________________________________________________________

5. Conférence virtuelle

L'engagisme à La Réunion

 

L’engagisme à La Réunion

Le 11 novembre dernier s’est déroulé au lazaret de la Grande Chaloupe (commune de La Possession - La Réunion) une cérémonie commémorative en mémoire de la fin de l’engagisme, comme chaque année.
Mais que savons-nous de cette part de l’Histoire de La Réunion ?
Et d’abord qu’est-ce qu’un lazaret ? Le lazaret était un établissement de mise en quarantaine des passagers, équipages et marchandises en provenance de ports où sévissait la peste. Nous savons que le peuplement de notre île est le résultat de vagues migratoires de divers pays.
 
Peuplement de l’île
Les premiers habitants de l’île sont des mutins envoyés de Fort Dauphin. A l’époque, c’est Madagascar qui a toute l’attention de la compagnie des Indes (créée en 1664).
En 1665, environ 200 colons arrivent sur l’île et avec eux, des femmes malgaches, plus tard quelques françaises et des Indiennes. Là se développe rapidement la culture du café bourbon pointu qui plait tant aux palais français.
 
En 1723, un édit instaure le Code Noir
Il encourage le développement du commerce d’esclaves. Jusque-là, les « serviteurs » n’étaient pas payés, mais pas non plus tenus pour esclaves, cette pratique étant interdite par un édit royal. Mais à partir de 1723, l’esclave est considéré comme un meuble et la population adulte d’esclaves sur l’île passe de 268 à 23.000 entre 1708 et 1779.
 
Abolition de l'esclavage en 1848
L’abolition de l’esclavage est décrétée et appliquée le 20 décembre 1848. L’île se tourne alors vers la culture de la canne, allant presque jusqu’à la monoculture et sont alors engagés des travailleurs chinois, indiens et africains. Tout le XIXe siècle est ainsi marqué par la culture de la canne, favorisée car très résistante aux intempéries notamment.
 
L’engagisme s’impose après l’abolition de l’esclavage
Après des essais au cours de la première moitié du 19e siècle, l’engagisme s’impose après l’abolition de l’esclavage en 1848. L’engagé à la différence de l’esclave signe un contrat d’engagement (contrat de travail) qui le lie pour une durée de 5 ans en général à un engagiste, perçoit un salaire, garde sa liberté de culte et bénéficie de la possibilité de rentrer dans son pays d’origine à la fin de son contrat.
Mais bien souvent, la réalité est toute autre. En effet, les recruteurs travaillant pour les engagistes rachètent sur les anciens marchés d’esclaves des centaines d’individus à qui ils octroient la liberté. Cependant, celle-ci a un prix : l’obligation de signer un contrat d’engagement. Déjà en 1859, des voix s’élèvent en Angleterre contre ces recrutements, proches de la traite négrière, et les conditions de travail des engagés dans les plantations, peu différentes de celles des anciens esclaves.
Entre 1860 et 1936, La Réunion accueille plusieurs dizaines de milliers d’individus venus de pays divers, en majorité de l’Inde, mais aussi de Madagascar, des Comores, du Mozambique, de Chine et d’Europe.
 
Éviter la propagation des maladies
Les engagés arrivent de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique, de Madagascar, de Rodrigues et des Comores, où sévissent des maladies pestilentielles telles que la peste, le choléra…etc.
Pour éviter que ces maladies ne se propagent dans l’île, les autorités coloniales imposent aux voyageurs et aux marchandises transportés par un navire suspect, une quarantaine qui s’effectue dans des lieux d’isolement appelés « lazarets »
 
Construction du lazaret
Après l'abolition de l'esclavage le 20 décembre 1848 à La Réunion, l'île connaît une pénurie de travailleurs.
Il est alors décidé de recruter des travailleurs en Inde et en Chine majoritairement.
Ces « engagés » étaient alors acheminés jusqu'à La Réunion par bateau, jusqu'au lieu-dit «la grande chaloupe ». Ils passèrent alors obligatoirement 40 jours dans les lazarets
En effet, en 1860, l'administration coloniale met en place ce dispositif de quarantaine pour éviter que les maladies comme la peste, le choléra, la variole ... ne déciment la population.
Les Lazarets sont donc créés. Un grand lazaret est érigé en 1860 à la ravine de la Grande Chaloupe. De 1860 à 1865, un débarcadère, des dortoirs, des magasins et annexes diverses sont élevés, non loin du littoral, formant le lazaret n° 1 et le lazaret n° 2. Tout au long du XIXème siècle, des milliers d’engagés passent par La Grande Chaloupe, leur premier lieu de contact avec l’île.
Ces lazarets, qui étaient un lieu d’isolement mais aussi de soins, étaient dirigés par des médecins de la Marine ou des médecins civils qui endossaient plusieurs rôles. Ils étaient, en sus d’être soignant, capitaine de lazaret, officier d’état civil et officier de police judiciaire. Ces médecins, qui étaient initialement affectés le plus souvent à l’hôpital de Saint-Denis, étaient envoyés dans les lazarets où ils devaient savoir faire tout ce qu’il était possible à l’époque : médecine, petite chirurgie, accouchements, vaccinations...
Ils étaient confrontés à toutes sortes de pathologies. Les principales épidémies qu’ils eurent à combattre furent la variole, le choléra, la peste et la rougeole.
 
160 000 travailleurs
Dans les cales des boutres arabes, des navires de commerce français, plus de 160 000 travailleurs suivront leurs traces durant un siècle. Indiens, Africains, Malgaches, Vietnamiens ou Rodriguais : tous n’ont pas eu droit au même traitement, ni laissé le même héritage.
Sur la base d’un matricule, d’un rapport de police, d’une lithographie, nombreux sont leurs descendants à se lancer aujourd’hui dans une quête mémorielle.
 
Le 11 novembre 1882 marque la fin de l’engagisme.
La décision de suspendre l’immigration indienne a toujours représenté une épée de Damoclès sur la tête des colons, aussi lorsque la décision fatale tomba, elle ne surprit guère l’opinion. En 1874, une telle décision avait affecté le Surinam. Localement, nul ne se faisait plus d’illusion sur la détermination des Britanniques à mettre fin à un système qui ne convenait guère à leurs intérêts dans cette partie du monde.Le gouvernement de l’Inde traduisit tout cela dans une notification datée du 11 novembre 1882, où il fut annoncé que toute immigration vers l’île de La Réunion était bannie. Un mois plus tard, le secrétaire d’Etat du Gouverneur de l’Inde remarqua que les promesses françaises d’améliorer le sort des Indiens s’étaient envolées ou étaient parties en fumée. Seule l’émigration vers La Martinique et la Guadeloupe était encore permise. Si elle cessa vers La Réunion, cela montrait que la situation dans cette île était inacceptable, en tout cas que les Britanniques avaient trouvé assez d’arguments pour l’imposer (Les autres pays où l’immigration avait encore cours en 1882 : France (Martinique, Guadeloupe), Guyane britannique, île Maurice, Afrique du Sud (Natal))...Malgré les ultimes « sommations » des Britanniques, les autorités françaises, déterminées à ne pas y donner suite, reçurent l’annonce que l’immigration était suspendue (IOLR - Notification n° 249, datée du 8 novembre 1882). La décision du 11 novembre 1882 marqua la fin de l’introduction des Indiens. Le jeudi 14 décembre 1882, la Chambre d’agriculture estima que l’émotion jetée dans le public agricole par l’annonce de la suspension était profonde. Elle lança donc une pétition soumise au président de la République, pour que lui soit accordé l’accès à l’immigration africaine, comme à Mayotte et Nossi-Bé, l’autorisation de recruter des travailleurs du Mozambique (Le Moniteur, jeudi 14 décembre 1882). Le 14 février 1883, le Directeur de l'Intérieur annonça la suspension officielle de l'immigration indienne dans une séance du Conseil général.
Notons que l’immigration indienne s’arrête officiellement en 1882, c’est-à-dire au moment même où la colonie inaugure sa première ligne de chemin de fer.
Lieu-clé de l'histoire de l'île
Longtemps laissé à l'abandon, le Lazaret de la Grande Chaloupe est aujourd'hui l'un des monuments incontournables du patrimoine réunionnais, une fenêtre symbolique sur l’histoire des migrants.
Située à flanc de falaise entre La Possession et Saint-Denis, la Grande Chaloupe, haut lieu de l’Histoire de La Réunion, était un lieu de transit de milliers d’immigrants. Les Indiens, venus remplacer la main d’œuvre manquante par suite de l’abolition de l’esclavage en 1848, étaient débarqués sur le pont débarcadère (aujourd’hui disparu) sans qu’ils aient de contact avec le reste de l’île et emmener dans les quatre lazarets destinés à les recevoir. Ils ont été fermés en 1947.
Indiens, Africains, Malgaches, Chinois ou même Océaniens : beaucoup des hommes et femmes qui ont peuplé La Réunion ont débarqué non loin de là. Ils ont marché jusqu'à ces longères coincées dans l'ombre des remparts de la ravine de la Grande Chaloupe, où l'on retenait les passagers des navires suspectés de transporter des malades, ou venant de pays que l'on pensait touchés par les maladies dites pestilentielles : variole, fièvre jaune, peste ou choléra. Les bâtiments de ce centre de rétention sanitaire, conçus pour accueillir 400 personnes, ont pu en contenir aux périodes d'affluence près de 1000, installées sur des nattes en attendant la fin de leur période de quarantaine, 10 jours minimum pour les travailleurs engagés, beaucoup plus longtemps en cas d'épidémie.
Impossible de savoir exactement combien de personnes sont passées par ici entre la mise en service du lazaret, vers 1860, et son abandon définitif au milieu du XXème siècle. Impossible également de savoir combien, exactement, y sont mortes, victimes de maladies contractées lors de la traversée ou au contact des autres résidents. On sait en revanche un certain nombre de choses sur l'organisation de la vie au sein de cette zone de quarantaine, à mi-chemin entre la prison et l'hôpital, où des gens venus du monde entier se retrouvaient isolés ensemble. Ce côtoiement contraint en terre étrangère a provoqué des frottements et des mélanges culturels où l'on peut voir les prémices du processus de métissage qui a donné naissance à la culture réunionnaise.
Inscrit au patrimoine depuis peu
Construit à partir de 1861 et abandonné dans les années 1950, le Lazaret de la Grande Chaloupe fait l’objet de mesures de sauvegarde : protection au titre des monuments historiques en 1998, campagne de restauration engagée par le Conseil général de La Réunion en 2004. Depuis 2008, le parcours de visite mis en place sur le site, l’ouverture partielle au public du Lazaret et la présentation d’une exposition historique dans l'ancien pavillon d'isolement permettent aux visiteurs de comprendre les grandes étapes de son histoire.
 
Salles d’expositions permanentes
Dans les salles de l'exposition Métissage Végétal, qui illustre à travers les plantes l'adaptation des engagés aux ressources et aux ingrédients dont ils disposaient sur place, et leur influence sur leurs habitudes culinaires, cultuelles ou médicales. Cette seconde exposition complète parfaitement la première, plus générale, et apporte un grand nombre d'informations et d'anecdotes qui permettent d'imaginer ce qu'a pu être la vie au Lazaret, anti-chambre de la créolisation.
11 novembre journée de commémoration
Depuis plus de 15 ans, une cérémonie est organisée au Lazaret de la Grande Chaloupe. Chaque 11 novembre, La Réunion rend hommage aux ancêtres engagés. Cette année, des centaines de personnes ont participé à cette journée de commémoration.
À l'occasion de ce 11 novembre, jour d'armistice mais également jour du Souvenir marquant la fin du système de l'engagisme dans notre île, le Département et un collectif d'associations représentant différentes communautés ont organisés une série de commémorations sur ce haut-lieu historique et culturel de l'île. Les temps forts de cet événement ont été dévoilés à l’occasion d’une conférence de presse organisée sur le site du Lazaret d’où partira la procession habituelle en direction de la mer.
Cinq associations de chaque communauté (la Fédération Tamoule de La Réunion ; la Fédération des Associations Chinoises de La Réunion ; l’association KAFPAB ; les associations MIARO et Zangoun représentant la communauté malgache et l’Association Musulmane de La Réunion) ont été présentes ce 11 novembre pour donner vie à ces commémorations. « À travers le Lazaret, le Département se pose aujourd'hui en fédérateur de toutes les communautés pour célébrer cette commémoration », a expliqué Jessica Play, la responsable scientifique et culturelle du Lazaret de la Grande Chaloupe.
 
Deroulé de la journée commémorative
Elle a été divisée en deux temps. Chaque communauté a rendu tout d'abord hommage aux engagés et a réalisé son propre rituel au bord de la mer. Le volet cultuel a été initié depuis 2003 par la Fédération tamoule de La Réunion qui avait par ailleurs fixé cette date du 11 novembre, en souvenir du 11 novembre 1882, marquant la fin de l'engagisme à La Réunion, du moins dans sa forme originelle via les conventions franco-anglaises.

Le deuxième volet, culturel, s’est tenu au Lazaret de Grande Chaloupe où a été inaugurée une création artistique intitulée Terre à l’horizon, réalisée par Noemi Sjöberg. Une visite du chantier de réhabilitation du lazaret n°2 et celle de la gare ferroviaire et des locomotives avec l’association Ti Train étaient également au programme. Toute la journée, le public a pu aussi découvrir les expositions du lazaret n°1, « Quarantaine et Engagisme» et « Métissage végétal », et effectuer des recherches généalogiques avec le Cercle Généalogique de Bourbon.
Différentes interventions lors de cette commémoration
« L’hommage mémoriel et universel face à l’océan Indien que nous rendons à la mémoire des voyageurs de tous horizons résonne toujours dans nos cœurs », a déclaré Jean-Luc Amaravady, président de la Fédération Tamoule de La Réunion, qui salue l’initiative du Département qui s’est engagé dans l’organisation de l’événement depuis maintenant une dizaine d’années pour lui donner une plus grande ampleur.

Honoré Rabesahala, président de Miaro, rappelle les objectifs de l’événement : « Valoriser ce pan entier de notre patrimoine commun, le faire mieux connaître et rayonner dans l’Ile et au-delà de l’océan Indien. Il importe aussi de le faire pérenniser à travers les différentes initiatives et opérations mises en œuvre auprès des jeunes générations actuelles et à venir ».
 
Patricia Profil de l’association Kafpab pour sa part indique : « Notre participation annuelle à cette commémoration s’inscrit dans notre ancrage dans cette société si riche, si diversifiée, si plurielle et si belle ».
 
Depuis 2019, le Conseil départemental met en œuvre plusieurs événements majeurs
- L’organisation par le Département des Journées Internationales d’Etudes sur l’Engagisme qui ont rassemblé des spécialistes de différents pays et la publication des actes du colloque.
- La poursuite du chantier de réhabilitation du lazaret n°2. La première étape (2016 – 2021) a consisté à sécuriser et à consolider les deux anciens dortoirs. Elle sera suivie en 2022 par la phase des travaux d’aménagement qui permettra de rendre le site totalement accessible au public.
Le Département confirme ainsi sa volonté de contribuer, de la façon la plus riche possible, à la préservation d’un site, à la connaissance d’une histoire dont les ramifications dépassent très largement les frontières de notre territoire.
Dans une société en pleine mutation, il entend donner ainsi aux Réunionnais des repères supplémentaires, dans l’espace et dans le temps. Dernière réalisation en date de l’équipe d’accueil et de médiation du Lazaret : un livret pédagogique de 20 pages sur le site, intitulé « Un lieu de mémoire au cœur de l’histoire de la quarantaine et de l’Engagisme ».
La Grande Chaloupe
 
_____________________________________________________________________________________
Bulletinière : Evelyne DAIRIEN
Conception, mise en page : Gilbert LA PORTE
ClubRunner Mobile